Actuellement, la destruction monétaire s’effectue par le remboursement des crédits, la monnaie étant créée par l’intermédiaire du crédit. Dans une EH, la monnaie est créée par l’intermédiaire des indicateurs exo-économiques, le crédit ne permettant plus, ni la création, ni la destruction monétaire. L’EH prévoit donc un autre mécanisme de destruction monétaire : la fonte monétaire. Cette idée fût développée en 1916 par Silvio Gesell dans son livre « L’Ordre économique naturel « . La fonte d’une monnaie est sa capacité à se dégrader dans le temps, comme tous les éléments physiques du monde réel : la nourriture pourrit, les objets s’usent avec le temps, les êtres vivants finissent par mourir. Dans le monde physique, toutes les choses, vivantes ou non, sont soumises à l’entropie, sauf la monnaie. La fonte octroie à la monnaie les mêmes propriétés que les objets inanimés et les êtres vivants. Par sa destruction progressive, elle devient aussi soumise à une entropie, “simulée” par le taux de fonte. Dans l’EH, il existe deux types de fonte monétaire.
La première est une destruction d’un pourcentage de la monnaie disponible sur tous les comptes bancaires à intervalle régulier, à la fin de chaque mois, un pourcentage de la monnaie sur tous les comptes bancaires est détruit (estimé à 1%). La fonte monétaire sur l’épargne permet d’entretenir une masse monétaire stable en fonction des indicateurs exo-économiques et de réduire les écarts de richesses entre les plus pauvres et les plus riches de la société. Le second mécanisme de fonte s’effectue sur les transactions monétaires et permet d’éviter les effets de surconsommation ou d’achats massifs de ressources précieuses ou d’immobilier, afin d’éviter la fonte de l’épargne. Cette fonte est estimée à 1%, tout comme la fonte de l’épargne, afin de limiter les effets psychologiques de la fonte de l’épargne. Le mécanisme de fonte peut sembler déstabilisant pour certains, à cause du phénomène psychologique d’aversion à la perte, pourtant il s’agit de la même fonction que celle exercée par le remboursement des crédits, ou encore, les impôts ou les taxes. Car dans une EH, l’État reçoit un dividende en fonction des indicateurs de son pays (suffisant pour faire office de budget). Ce dividende permet à l’État (s’il le décide) de se dispenser du prélèvement d’une grande partie des taxes et des impôts. Autrement dit, une EH pourrait être comparable à ce que nous nommons actuellement un paradis fiscal. La destruction monétaire est donc largement compensée par une possibilité d’absence ou de forte diminution des taxes et impôts et du dividende que tous les acteurs reçoivent tous les mois. Toutefois, il existe deux moyens d’éviter la fonte monétaire :
Fonte sur l’épargne
Fonte sur les transactions monétaires
Fonte monétaire et aversion à la perte
Le crédit et l’investissement pour diminuer la fonte